Le spectateur se laisse séduire par de « belles couleurs » saturées propres à la communication visuelle, des contours nets, une composition quasi géométrique et soignée, des références à l'histoire de l'art sans équivoque, des techniques maîtrisées, et une imagerie qui renvoie à notre monde, celui de la consommation, du simulacre. Derrière ces figures glacées tirées de photographies de voyages, de souvenirs, de magazines de mode, d'auto-portraits, que je mets en scène en insistant sur les notio1
Le spectateur se laisse séduire par de « belles couleurs » saturées propres à la communication visuelle, des contours nets, une composition quasi géométrique et soignée, des références à l'histoire de l'art sans équivoque, des techniques maîtrisées, et une imagerie qui renvoie à notre monde, celui de la consommation, du simulacre.
Derrière ces figures glacées tirées de photographies de voyages, de souvenirs, de magazines de mode, d'auto-portraits, que je mets en scène en insistant sur les notions d'intimité, de théâtralisation du réel, se cache peut-être quelque chose d'inquiétant. On a l'impression d'arriver avant un événement lourd dont le dénouement va éclater sous nos yeux. La posture des personnages est plutôt raide, hiératique, engoncée, toute en retenue, elle provoque le malaise. Quand ma peinture provoque une gêne, le tableau est réussi.
Ce que je considère comme une dimension essentielle, le brassage et le métissage, je
l'introduis dans mes tableaux, parfois par le phénoménal des personnages, inspirés à la
fois du monde de la bande-dessinée, de Goya, d'Otto Dix, de Bilal, de Bacon, de Golub,
parfois par le mélange des styles et des techniques que j'utilise de manière automatique, comme si chaque tableau était autonome et appelait un style précis qui procurerait une impression étrange de proximité chez le spectateur